La candidature UNESCO
L’équilibre entretenu par les Bijagos dans l’archipel est fragile (augmentation de la population, intensification de la pêche industrielle, pollution, etc). Face aux risques liés à la dégradation d'un patrimoine culturel et naturel exceptionnel, plusieurs institutions nationales et internationales ont conjugué leurs efforts pour mettre en place des mécanismes visant à renforcer les grands équilibres entretenus par les Bijagos. D'importants travaux scientifiques sont menés depuis 20 ans et ont abouti à la création d'une Réserve de Biosphère dans le cadre du programme MAB (Man and Biosphere) de l'UNESCO. La Réserve de biosphère de Boloma-Bijagós couvre une superficie totale de 1 046 950 hectares. Au sein de la réserve, l’Aire Marine Protégée Communautaire des Iles d’Urok et deux grands parcs nationaux (le Parc National de Joao Viera et Poilao et le Parc National d’Orango) ont été créés pour une protection plus stricte de la biodiversité.
Désormais, l’IBAP porte la candidature de l’archipel des Bijagos au patrimoine naturel mondial de l’UNESCO. Un dossier de candidature est en cours d’élaboration.
L’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO permettrait de susciter un autre regard de la communauté internationale sur l’archipel et de sortir du local et même du national la question de la conservation de ces richesses culturelles et naturelles. Cette inscription obligerait au respect des ressources naturelles et aux méthodes de pêche plus respectueuse de l’environnement. Le classement garantirait une protection renforcée et favoriserait le décloisonnement entre les modes de vie des habitants et les richesses naturelles de l’archipel.
La protection et la gestion des composants naturels et culturels sont des considérations importantes pour obtenir l’inscription. C’est pourquoi les projets de conservation en lien avec les communautés locales sont importants dans cette phase d’élaboration de la candidature.
OBJECTIFS DU PROJET
Nonobstant les efforts évoqués précédemment pour la protection du lamantin au niveau régional, la mise en oeuvre des mesures de protection prescrites reste très insuffisante au regard des menaces qui pèsent sur lui.
Les objectifs du projet listé ci-dessous contribuent à la mise en œuvre de la stratégie de conservation du Lamantin élaboré par le PRCM (cf paragraphe 1.2.1) et sont également en adéquation avec les Conventions internationales.
Les objectifs du projet sont les suivants :
- Améliorer les connaissances sur l’espèce, sa répartition et sur ses menaces. Cela fait apparaître la nécessité du traitement des données et des observations dans des zones préservées telles que l’archipel des Bijagos, à défaut desquelles les réponses à la viabilité de l’espèce ne pourront être qu’inappropriées. Le projet renforcera les liens non seulement avec les autres acteurs exerçant à l’échelle régionale mais aussi avec les communautés locales.
- Sensibiliser et associer les habitants et les acteurs de l’archipel aux actions de protection du lamantin. Cet objectif vise plus spécifiquement à faire participer les habitants à la démarche d’amélioration des connaissances et à la prise en compte de l’espèce dans l’archipel.